Ya Rayi

Katia Kameli

15 sept. 2018 — 5 janv. 2019

Ya Rayi est une réflexion sur l’évolution du raï, musique populaire algérienne. En arabe, raï signifie « opinion ». Les artistes y expriment les conditions de vie difficiles et les tabous auxquels les Algériens doivent se plier. Le raï est le reflet de la culture algérienne par sa créolité musicale et textuelle. C’est une musique underground qui a modifié et mixé les codes de différents répertoires existants pour sortir des schémas établis et rendre audible ce qui socialement se murmure.

Le personnage principal de Ya Rayi est un jeune homme. Son walkman rejoue en boucle des chansons de raï enregistrées sur K7. Il déambule à travers Oran et Paris, s’arrête au magasin Disco Maghreb d’Oran ou flâne dans le quartier de Barbès à Paris, hauts lieux de la culture raï des années 1990.

Aujourd’hui, le raï est un genre musical peu connu des jeunes générations, plus attirées par la culture pop et le rap. Les visages évanescents des stars d’autrefois, Chab Hasni et Cheikha Rimiti ou Rhaled se superposent aux façades des vieux bâtiments et évoquent une autre temporalité. Pourtant, les K7 de raï restent un objet de désir. Elles sont vendues et collectionnées dans de rares magasins connus des habitués. Le raï incarne à la fois un espoir de renouveau et un sentiment de nostalgie, il est une forme de substitut à l’absence d’échanges entre hommes et femmes, entre jeune et ancienne génération dans un espace muselé par la morale. Aborder la question du raï d’hier et d’aujourd’hui, c’est proposer une réflexion sur ce qui se joue culturellement et socialement en Algérie mais... [lire plus]

Dans le cadre de À Cris Ouverts – 6e édition des Ateliers de Rennes - biennale d’art contemporain