Créée en 2008, Finis Terrae a pour ambition de favoriser la diffusion de la création vidéo dans des lieux périphériques au « monde de l’art ». Sur l’île d’Ouessant, l’association développe deux types de projets : un programme de résidences permettant à deux artistes par an de séjourner durant un mois au sémaphore du Créac’h et l’événement bisannuel « Aller à Ouessant : Vidéo sur l’île » consacré à la présentation d’œuvres vidéos et filmiques abordant des problématiques liées à la mer, au paysage et à l’insularité.
Cette exposition présente des œuvres produites à Ouessant par les quatre artistes ayant séjournés à Ouessant de 2008 à 2010. Elle s’inscrit dans le cadre de l’exposition au présent puisque les quatre artistes exposés ont tous un lien particulier avec la Russie.
Marcel Dinahet (Résident en octobre 2008)
Né en 1943. Vit et travaille à Rennes.
Pour Portraits, l’artiste a filmé en plan très serré les descendants des ouessantins ayant joué dans le film Finis terrae réalisé par Jean Epstein en 1928. Falaises est une série de vidéos qui s’inscrit dans la lignée du travail qu’il mène depuis vingt ans. Il a plongé au large d’Ouessant et a filmé des falaises en plans assez serrés pour qu’on ne puisse apercevoir que l’eau et la roche. Les prises de vues ont été faites à différents moments de la journée et lors de marées hautes puis de marées basses, permettant de voir ces paysages maritimes sous plusieurs lumières.
Nicolas Floc’h (Résident en novembre 2009)
Né en 1970 à Rennes. Vit et travaille à Paris.
Au cours de sa résidence au sémaphore du Créac’h, Nicolas Floc’h a choisi de travailler à la chambre photographique et a réalisé plusieurs paysages de nuit, ainsi que des intérieurs de maisons typiquement ouessantine. « L’isolement de la résidence m’a permis de travailler sur la lenteur, écrit-il. J’ai choisi de photographier le paysage révélé par le Phare du Créac’h. Je travaillais de nuit à la chambre 4X5 inch en pose lente de 15 à 30 mn. Les éléments déchaînés paraissent ainsi immuables, l’image devient le reflet d’une expérience intime. ».
Camille Goujon (Résidente en mars 2010)
Née en 1977 aux Lilas. Vit et travaille à Paris.
My Name is Dusty (2008) montre comment la transformation du paysage affecte autant la politique et l’écologie que l’imagination. En 1913 en Californie, un lac de 180 km2 est asséché par la diversion de sa source par Los Angeles. Pendant près de 100 ans, le lac souffle une poussière pleine d’arsenic sur tout l’ouest des Etats-Unis. En 2005, un lac russe disparaît soudainement en une nuit. Les habitants du village soupçonnent les Américains d’avoir creusé un tunnel pour voler leur eau. Pendant ce temps, en Californie, la ville de Los Angeles installe des fontaines au fond du lac pour l’inonder afin d’arrêter les tempêtes de poussière.
Alexandre Ponomarev (Résident en juin 2010)
Né en 1957 à Dniepropetrovsk (Russie). Vit et travaille à Moscou.
Maya, l’île perdue (2000) retrace l’action au cours de laquelle l’artiste a fait disparaître une île de la mer de Barents dans un nuage de fumée, avec l’aide de la Flotte russe du Nord. Pour Ponomarev, Maya est « un spectacle, un théâtre, une imagination (…) ; elle pose le problème de la présence au monde de l’image. Où se trouve la frontière entre ce qui est et ce qui n’est pas ? Comment saisir cette frontière entre la terre et la mer, la vie et la mort, entre voir et ne pas voir ? ».